Voiture d’occasion : achat chez un professionnel

Le vendeur professionnel de voitures d’occasion a des obligations vis-à-vis de son client, et notamment une obligation d’information et de délivrance des documents de vente. Le point sur la protection de l’acheteur.

Quelles sont les informations à fournir par le vendeur professionnel de voiture d’occasion ?

Le client qui se rend chez un professionnel en vue d’acheter un véhicule d’occasion doit pouvoir bénéficier d’une information claire, précise et fiable au sujet du véhicule qu’il souhaite acheter. Ainsi, les véhicules proposés à la vente doivent disposer d’un étiquetage respectant certaines règles. Cet étiquetage doit en effet être positionné de façon visible et sans ambiguïté sur le véhicule concerné. Cet affichage doit comporter des caractères lisibles, apparents, de dimension similaire. Par ailleurs, plusieurs mentions obligatoires doivent figurer sur ces affichages. Outre le prix exprimé toutes taxes comprises (TTC), les affichages doivent indiquer :

  • la « dénomination de vente » c’est-à-dire les principales informations relatives au véhicule : la marque, le type, le modèle, la version du véhicule, ainsi qu’éventuellement la variante du modèle. En outre, les informations relatives à la date de la 1re mise en circulation (année et mois) doivent figurer sur les affichages.
  • l’indication de la vétusté du véhicule (le kilométrage). Le kilométrage sera soit garanti par le vendeur s’il a acquis le véhicule neuf ou s’il peut le justifier, soit indiqué à titre informatif suivi de la mention « non garanti » dans le cas d’un véhicule acquis d’occasion par le professionnel.

Toutes ces informations doivent être scrupuleusement conformes à celles indiquées sur le document échangé lors de la vente, que ce soit une facture, un bon de livraison ou bien encore un bon de commande.

Quels sont les documents à remettre par le vendeur de voitures d’occasion ?

Forme écrite

En cas d’achat d’un véhicule, le vendeur professionnel de voitures d’occasion doit impérativement fournir un document écrit à l’acheteur. Ce document comprend un certain nombre de mentions obligatoires. Les voici :

  • la dénomination de vente ;
  • la date de la 1re mise en circulation (mois et année) ;
  • le kilométrage qui peut être garanti par le vendeur (véhicule neuf ou présence de justificatifs), ou non garanti ;
  • l’acheteur ne doit pas être induit en erreur au sujet du prix d’achat du véhicule. Il doit être stipulé toutes taxes comprises. Par ailleurs, le montant d’éventuelles prestations complémentaires doit être clairement affiché ;
  • les délais de livraison doivent également être clairement établis ;
  • les modalités de financement : les mentions « au comptant » (sans recours au crédit bancaire) ou « à crédit » (crédit proposé par le vendeur, ou à l’initiative de l’acheteur) doivent être indiquées sur le bon de commande. Lorsqu’un client a recours au crédit, l’achat du véhicule est subordonné à l’obtention du prêt. De plus, ce dernier bénéficie, à compter de la signature de l’offre préalable de crédit d’un délai de rétractation de 14 jours.

Contrôle technique

Tout véhicule proposé à la vente et dont la première mise en circulation remonte à plus de quatre années doit faire l’objet d’un passage au contrôle technique. Cette étape constitue une obligation à la charge du vendeur. Le contrôle technique permet en effet de vérifier les principaux points de sécurité relatifs au véhicule mis en vente (châssis, suspension, essieux, direction, freinage, éclairage, roues, carrosseries, équipements). L’acheteur potentiel doit disposer du rapport du contrôle technique avant que n’intervienne la vente.

La visite au contrôle technique ne doit pas dater de plus de 6 mois au moment de la conclusion de la vente. Si le rapport du contrôle technique est remis à l’acheteur après la vente, cela constitue une infraction pénale.

Carte grise et formulaires

Une fois la vente effectuée, le vendeur doit remettre certains documents à l’acquéreur afin de permettre l’immatriculation du véhicule. Ces documents sont les suivants :

  • le certificat d’immatriculation (la carte grise) barré et comportant la mention « cédée ou vendue le … ». Ce document doit être signé par le vendeur ;
  • un certificat de cession ;
  • un certificat de non-gage (certificat de situation administrative) en date de moins d’un mois ;
  • un certificat de contrôle technique ayant été effectué mois de six mois avant la vente ;
  • et le cas échéant, une attestation de garantie commerciale.

Que faut-il vérifier avant d’acheter chez un professionnel des voitures d’occasion ?

L’achat d’une voiture d’occasion, même à un professionnel, n’est pas un contrat anodin. Il implique donc une certaine prise de conscience de la part de l’acquéreur. Voici donc quelques conseils de bon sens :

  • vérifier consciencieusement plusieurs éléments de la voiture comme l’aspect extérieur et intérieur du véhicule, sans oublier les points techniques liés au moteur.
  • vérifier scrupuleusement le contenu du carnet d’entretien du véhicule, notamment les factures relatives à l’entretien. Par contre, le vendeur n’est pas contraint de remettre ces informations à l’acheteur. Mais la non-divulgation de ces informations peut s’avérer suspecte.
  • essayer de comparer le kilométrage affiché sur le compteur avec celui communiqué par le vendeur, et ceux figurant sur le carnet d’entretien et les factures. Cette étape permet de déceler éventuellement certaines incohérences.
  • effectuer un essai du véhicule, afin de vérifier que le moteur fonctionne correctement, que la tenue de route est conforme aux attentes de l’acquéreur…

Enfin, sachez que le vendeur d’un véhicule d’occasion est soumis à la garantie des vices cachés prévue par l’article 1641 du Code civil. Par conséquent, si un vice caché est découvert sur le véhicule après la vente, vous pouvez agir contre le vendeur pour demander un remboursement. Pour ce faire, vous devez lui envoyer une lettre de demande de remboursement pour vice caché sur un véhicule d’occasion.

 

Source : droit-finances.commentcamarche.com