Les offres de voitures électriques d’occasion se développent enfin. Des premières Renault Zoé aux dernières Tesla, il y en a presque pour toutes les bourses et tous les besoins. Nous dressons un tableau des meilleurs choix basés sur nos tests et essais.
Intimement lié au marché du neuf, celui des véhicules d’occasion s’électrifie lui aussi. Si les voitures électriques ne représentent encore que 0,87 % des ventes d’occasion, nous a confié Éric Champarnaud, président d’Autoways, l’offre se développe enfin. Ainsi, on dénombre aujourd’hui plus de 16 000 annonces en ligne.
Les voitures électriques que l’on trouve le plus en occasion
1/ Renault Zoé
Sans surprise, le modèle le plus représenté sur le marché des voitures électriques d’occasion est la Renault Zoé. Il s’agit d’un véhicule équivalent à la Clio dans la gamme. La Zoé, qui brille par son homogénéité dans sa catégorie, est un choix pertinent selon nous.
Lancée en 2013, la citadine polyvalente était équipée d’une batterie de 22 kWh utiles pour une autonomie en cycle NEDC de 210 km (Q210), puis de 240 km avec l’arrivée d’un nouveau choix de moteurs (R240). Il faudra toutefois attendre 2017 pour voir arriver une Zoé dotée d’une plus grosse batterie, à savoir un pack de 41 kWh utiles. Cette “nouvelle” Zoé est connue sous le nom Z.E. 40. L’autonomie de cette version atteint 400 km, toujours sur l’ancien cycle NEDC, selon le choix de moteur. Outre l’autonomie et les performances, le moteur choisi fait également varier les performances de recharge de la Zoé. Enfin, la dernière mouture est baptisée Z.E. 50. Il s’agit de la version toujours commercialisée aujourd’hui. Apparue en 2019, elle embarque une nouvelle batterie de 52 kWh utiles pour une autonomie de 395 km, cette fois en cycle WLTP plus proche de la réalité. Elle profite en plus d’un restylage accompagné d’un intérieur modernisé. La location de batterie était imposée en France jusqu’en avril 2018. Renault a par la suite proposé sa Zoé en achat intégral, désormais la seule option d’achat, la location de batterie ayant disparu début 2021.
Sur le marché de l’occasion, les premières Zoé ont subi une décote importante, en partie due à l’obligation de louer leur batterie. On en trouve sous les 5000 € pour les modèles les plus kilométrés et un budget de 7000 € permet de s’offrir un modèle en finition haut de gamme à moins de 50 000 km au compteur. La location de la batterie revient ensuite à une petite centaine d’euros par mois en fonction du kilométrage. Il est toutefois possible de racheter la batterie à la DIAC, filiale financière de Renault, à un tarif variable selon les mensualités déjà versées. Pour les premiers modèles, on peut estimer la valeur de rachat de la batterie entre 3000 et 4000 €. Pour s’offrir une Zoé Z.E. 40, comptez environ 9000 € pour un exemplaire cœur de gamme à moins de 50 000 km en location de batterie, ou environ 16 000 € en achat intégral. Enfin, la version Z.E. 50 réclame a minima 14 000 € en location de batterie ou 22 000 € en achat intégral.
2/ BMW i3
Ce n’est peut-être pas l’une des premières voitures électriques qui nous vient à l’esprit, mais la BMW i3 est bel et bien le deuxième modèle le plus représenté sur le marché de l’occasion. Comme la Zoé, la carrière de cette citadine est longue et a connu de nombreuses versions. Elle se démarque par un look original et un intérieur cossu. Elle n’est toutefois pas des plus pratiques avec ses portières arrière antagonistes, seulement quatre places à bord et un petit coffre. Enfin, BMW a tenu à lui octroyer un comportement routier digne de la marque. L’i3 est assez ferme, légère pour une voiture électrique (moins de 1,3 t pour les modèles les plus légers) grâce à l’utilisation de plastique renforcé de fibre de carbone (PRFC), mais également puissante (170 ch envoyés aux roues arrière). Si l’i3 n’est pas la citadine électrique la plus polyvalente, elle est sympathique à conduire et son look, aussi bien extérieur qu’intérieur, la distingue.
La première version, appelée 60 Ah, embarque une batterie de 18,2 kWh utiles pour une autonomie de 160 km en cycle NEDC. L’i3 s’est fait remarquer en proposant en option un prolongateur d’autonomie (REx) sous la forme d’un bicylindre essence placé sous le plancher de coffre. Grâce à un réservoir de 9 l, il permet environ de doubler l’autonomie, mais il ne s’agit alors plus d’une voiture 100 % électrique (ces versions entrent dans la même catégorie que les hybrides rechargeables). En 2016, BMW a lancé la version 94 Ah dotée d’une batterie de 27,2 kWh utiles, portant l’autonomie à 300 km en cycle NEDC. Elle proposait elle aussi le même prolongateur d’autonomie en option, augmentant cette dernière de 50 % environ. Une version sportive i3s a également fait son apparition, disponible en tout-électrique ou avec le prolongateur d’autonomie. Enfin, en 2018 est apparue l’i3 120 Ah, toujours commercialisée, avec sa batterie de 37,9 kWh utiles. Ce nouveau pack permet à la citadine de revendiquer jusqu’à 310 km d’autonomie en cycle WLTP. Si la version i3s profite aussi de cette nouvelle batterie, le prolongateur a été abandonné, l’autonomie électrique ayant été jugée suffisante. Attention également aux options sélectionnées par le premier propriétaire. Comme d’habitude chez BMW, le catalogue d’équipements optionnels est long et comprend notamment différentes options de recharge (AC et DC).
Avec leur autonomie limitée, les premiers modèles (60 Ah) sans prolongateur se trouvent à un tarif bien plus doux qu’à leur lancement. Comptez à partir de 12 000 € environ, tandis que les modèles avec 50 000 km au compteur se négocient aux alentours de 15 000 €. Les exemplaires avec prolongateur d’autonomie réclament environ 3000 € de plus. Il faut ajouter environ 3000 € pour une version 94 Ah, alors que les dernières versions 120 Ah se négocient à partir de 20 000 €.
3/ Peugeot e-208
La Peugeot e-208 est dérivée de la seconde génération de 208, la citadine polyvalente de Peugeot. Apparue seulement fin 2019, elle est déjà la troisième voiture électrique la plus représentée sur le marché de l’occasion. Concurrente de la Zoé, elle est plus dynamique à conduire. On pourra toutefois lui reprocher une interface dépassée.
L’e-208 n’a connu des évolutions techniques que très récemment. Elle dispose d’une batterie de 46,2 kWh utiles pour une autonomie de 340 km (WLTP) à son lancement, et d’un moteur électrique de 100 kW (136 ch).
Il faut compter à partir de 20 000 € pour s’offrir une Peugeot e-208 avec quelque 20 000 km au compteur. Les occasions “0 km”, immatriculées mais qui n’ont jamais roulé, peuvent être dénichées à partir de 23 000 €, soit près de 3500 € moins cher que le prix catalogue à configuration identique.
4/ Nissan Leaf
Éclipsée petit à petit par des rivales plus contemporaines, la Nissan Leaf fait partie des premières voitures électriques modernes. La première génération de la compacte a été lancée en 2011 en France. Elle était à l’origine équipée d’une batterie de 21,5 kWh utiles pour une autonomie de 175 km selon le cycle NEDC. En 2013, Nissan a apporté de nombreuses modifications à sa Leaf. Cette nouvelle version voyait son autonomie NEDC passer à 200 km. Le constructeur en a profité pour proposer la Leaf avec une location de batterie, sous la dénomination commerciale Flex. Enfin, en 2016, Nissan a introduit une version à batterie de 27 kWh utiles à la gamme pour une autonomie NEDC de 250 km.
La seconde génération de Nissan Leaf est apparue en 2018 et lancée avec un pack de 40,6 kWh utiles pour une autonomie WLTP de 270 km. Une version affublée d’une batterie de 60,2 kWh utiles a complété la gamme l’année suivante, baptisée Leaf e+, permettant de parcourir 385 km avec une charge selon le cycle mixte WLTP. La puissance de la Leaf atteint 110 kW (150 ch) et celle de la Leaf e+ 160 kW (217 ch). L’un des principaux défauts de la Leaf est sa recharge. Ses puissances de charge sont en effet assez basses (6,6 kW en courant alternatif et 50 kW en courant continu, ou 100 kW pour la Leaf e+) et l’absence de refroidissement liquide de la batterie peut brider la charge en courant continu en conditions réelles. Enfin, cette dernière s’opère via un connecteur CHAdeMO peu répandu en France.
Aujourd’hui, on trouve des Nissan Leaf de première génération à partir de 6000 €. Les versions avec batterie de 27 kWh utiles sont dénichables à environ 10 000 € pour un modèle haut de gamme avec 50 000 km au compteur et batterie incluse. Les Leaf de seconde génération démarrent quant à elles à environ 15 000 €. Plus récentes, donc souvent moins kilométrées, les Leaf e+ se trouvent à partir de 25 000 €.
5/ Volkswagen ID.3
C’est la plus récente de ce top 5 ; la Volkswagen ID.3 a été maintes fois repoussée et n’est produite que depuis fin 2019. Il s’agit d’une compacte dont les dimensions sont proches de celles d’une Golf. Elle a inauguré la plateforme MEB dédiée aux voitures électriques du groupe Volkswagen, qui lui permet d’octroyer un bon rapport habitabilité/encombrement. Elle est aussi équipée des dernières technologies de la marque. Attention, cette modernité peut se montrer déroutante en matière d’ergonomie.
Dès son lancement, l’ID.3 s’est vue proposer dans de multiples configurations avec différents moteurs et batteries. Trois packs sont disponibles : 45 kWh (ID.3 Pure, 350 km d’autonomie WLTP), 58 kWh (ID.3 Pro, 425 km d’autonomie WLTP) et 77 kWh (ID.3 Pro S, 544 km d’autonomie WLTP) de capacité utile. Notez que certaines ID.3 Pro S ne disposent que de quatre places assises.
La majorité des ID.3 actuellement disponibles sur le marché de l’occasion sont peu kilométrées (occasions “0 km”, modèles de démonstration…). Leurs tarifs sont donc encore très proches de ceux pratiqués sur le marché du neuf. Comptez à partir de 27 000 € pour une ID.3 Pure et 29 000 € pour une ID.3 Pro. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les seules ID.3 Pro S d’occasion disponibles affichent un tarif supérieur à leur valeur neuve.
Notre sélection de modèles qui méritent votre intérêt
Volkswagen e-up! 2.0/Seat Mii electric/Škoda Citigoᵉ iV
Commençons cette sélection par non pas un modèle, mais trois, puisqu’il s’agit des Volkswagen e-up! 2.0, Seat Mii electric et Škoda Citigoᵉ iV. Ces trois cousines du groupe Volkswagen se distinguent uniquement par un style et une gamme légèrement différents. Elles sont dérivées de modèles thermiques apparus en 2011 — tout de même — sur le segment des mini-citadines. Elles rivalisent donc avec les Smart EQ forfour, Renault Twingo E-Tech électrique et Dacia Spring. Elles se démarquent avec un bon rapport habitabilité/encombrement et une autonomie meilleure que leurs rivales. Elles font cependant l’impasse sur un écran tactile central.
En 2013, la Volkswagen up! a été la première à proposer une version électrique appelée e-up! et équipée d’une batterie de 18,7 kWh de capacité utile pour une autonomie NEDC de 160 km. Toutefois, la version qui nous intéresse aujourd’hui est l’e-up! 2.0 née en 2019 et dotée d’un pack de 32,3 kWh utiles pour une autonomie de 260 km (cycle WLTP). Les Seat Mii electric et Škoda Citigoᵉ iV partagent leur fiche technique avec la Volkswagen e-up! 2.0. Aujourd’hui, seule cette dernière est encore commercialisée, ses deux cousines ayant eu une carrière très courte. Elles n’en constituent pas moins de très bons achats en occasion.
Ces modèles étant très récents, les occasions les plus kilométrées atteignent tout juste les 10 000 km au compteur. L’e-up! 2.0 est la plus répandue de cette triplette, mais aussi la plus chère, tandis que la Citigoᵉ iV se fait particulièrement rare, ayant eu la carrière la plus courte. Elles sont trouvables à partir de 15 000 € environ, soit à peine moins que leur tarif neuf bonus déduit. L’arrivée de la Dacia Spring vendue neuve à moins de 12 500 € pourrait toutefois faire baisser la facture.
Kia e-Niro
Le Kia e-Niro est sans doute l’une des offres les plus pragmatiques sur le marché des véhicules électriques. Il s’agit de la version 100 % électrique du SUV compact Niro. Il présente une polyvalence appréciable et permet d’envisager des longs trajets sans trop de crainte pour la version 64 kWh. Autre argument de l’e-Niro : sa garantie 7 ans ou 150 000 km (y compris pour la batterie). On regrette toutefois que ses puissances de charge soient assez limitées : 7,2 kW en courant alternatif (11 kW en option) et 77 kW en courant continu.
Lancé en 2018 et restylé en 2020, l’e-Niro propose au choix une batterie de 39,2 ou 64 kWh de capacité utile. La première version offre une autonomie de 289 km (WLTP) et la seconde jusqu’à 455 km. Sans surprise, c’est cette dernière qui a attiré le gros des commandes. Le choix de batterie a d’ailleurs aussi un impact sur la puissance de l’e-Niro avec 100 kW (136 ch) en version 39,2 kWh et 150 kW (204 ch) en version 64 kWh.
Les e-Niro 39,2 kWh sont très rares sur le marché de l’occasion. On trouve donc principalement des versions 64 kWh. Pour un modèle haut de gamme avec environ 50 000 km au compteur, il faudra compter quelque 25 000 €. Les modèles restylés, donc plus récents, réclament une rallonge de près de 3000 € en moyenne à kilométrage équivalent.
Tesla Model 3
Enfin, nous ne pouvions pas ne pas aborder la Tesla Model 3. La plus petite des berlines électriques du constructeur a commencé sa carrière européenne en 2019. Elle jouit de nombreuses qualités, comme ses consommations très basses, l’accès pour le moment exclusif aux Superchargeurs, ou encore l’Autopilot. Il s’agit d’ailleurs de l’actuel meilleur choix de notre comparatif dans sa version Grande Autonomie. On pourra toutefois lui reprocher son approche minimaliste qui ne plaira pas à tout le monde, ou encore sa qualité de fabrication assez aléatoire.
Mieux vaut bien se renseigner avant d’acquérir une Model 3 d’occasion, tant le modèle a connu de versions différentes depuis son lancement. Dans les grandes lignes, sa gamme s’articule autour de trois versions. La première constitue l’entrée de gamme. Auparavant appelée Model 3 Autonomie Standard Plus, elle a été renommée Model 3 “tout court” à l’occasion de ses dernières évolutions (autonomie actuelle de 491 km WLTP). Viennent ensuite les versions Dual Motor à transmission intégrale. Il en existe deux : la Model 3 Grande Autonomie (autonomie actuelle de 614 km WLTP) et la Model 3 Performance (547 km WLTP aujourd’hui). Comme leur nom le laisse entendre, l’une offre la meilleure autonomie alors que l’autre est davantage axée… sur les performances. Durant sa carrière européenne, la Model 3 a reçu ses principales évolutions à l’occasion de l’année modèle 2021, mais la gamme est en constante évolution. Certains exemplaires livrés en France ont été produits aux États-Unis et d’autres en Chine. La Model 3 compte donc presque autant de versions différentes que de jours de production.
La décote subie par la Tesla Model 3 est faible. On en trouve à partir de 35 000 € environ en version Autonomie Standard Plus. Pour les modèles Grande Autonomie, il faut prévoir une rallonge d’environ 5000 € et 8000 € pour une Model 3 Performance.
Conclusion
Si les voitures électriques d’occasion ne peuvent pas répondre à tous les besoins, l’offre s’étoffe et se diversifie, en particulier sur les occasions récentes. Si vous cherchez un véhicule plus ancien, le choix de modèles est plus limité et il faudra faire attention à certains éléments comme une autonomie souvent restreinte et des batteries parfois en location. Nous vous recommandons dès lors de bien vous renseigner avant un achat pour ne pas faire d’erreur.
Source : www.lesnumeriques.com