Vous vous souvenez d’Asimo ?

Développé et fabriqué par Honda depuis 1986, Asimo est le plus ancien des robots humanoïdes. Même si aujourd’hui Asimo n’est plus, ses technologies restent employées dans d’autres domaines

C’est un habitué des rubriques people. Il a serré la main du prince Charles, dirigé l’orchestre symphonique de Detroit et inauguré quantité de Salons ou d’événements. Au printemps dernier, il accueillait même les voyageurs arrivant à l’aéroport de Narita à Tokyo. Asimo est à la fois le plus ancien et le plus connu des robots humanoïdes. Conçu et fabriqué par Honda à plusieurs dizaines d’exemplaires en différentes versions, c’est une star qui provoque à chaque apparition le même enthousiasme du public. Une machine extraordinaire, sans doute une des plus abouties dans son genre, dont on se demande pourtant quelle sera la descendance.

En 1986, en lançant le projet, Honda a plusieurs objectifs. D’abord, la robotique, très en vogue au Japon, constitue un défi technologique que Honda – parmi d’autres – veut relever. Ensuite, les technologies utiles aux robots devraient se retrouver un jour dans les automobiles, pense-t-on chez le constructeur. Enfin, c’est une piste de diversification, avec l’objectif de mettre au point des robots de service, notamment pour l’aide aux personnes âgées – un thème crucial dans un Japon vieillissant, où les robots sont populaires.

Des performances techniques « extraordinaires »

Les ingénieurs commencent par s’attaquer au problème de la marche bipède, avec des prototypes successifs de paires de jambes articulées. A partir de 1993, une première série d’androïdes prototypes concrétise leurs recherches. Le P1 est impressionnant et peu avenant : 1,90 mètre pour 175 kilos, et un écran en guise de tête. Le P2 est plus petit, mais encore plus lourd, en raison d’une batterie qui lui confère toutefois davantage d’autonomie. Le P3, enfin, est présenté publiquement en 1997. « L’arrivée du P3 a valeur de symbole. Il fallait un précédent et Honda Motor l’a accompli : il est désormais possible d’envisager la réalisation d’androïdes ! » écrit Daniel Ichbiah dans « Robots. Genèse d’un peuple artificiel » (Minerva, 2005). Ce premier robot à l’allure de cosmonaute ne mesure plus que 1,60 mètre pour 130 kilos et se déplace à 2 km/h. C’est l’ancêtre direct d’Asimo, présenté en 2000. Son nom est l’abréviation d’« Advanced Step in Innovative Mobility », à moins qu’il ne s’agisse d’un jeu de mots entre « ashi » (pied en japonais) et « move » en anglais, ou encore d’un clin d’oeil à Isaac Asimov, l’écrivain de science-fiction qui a mis les robots au coeur de son oeuvre.

Les mouvements d’Asimo sont plus amples et il est encore plus petit que ses prédécesseurs. Ses concepteurs estiment que sa taille, 1,20 mètre, est plus adaptée à l’environnement humain. Et si son autonomie a augmenté, elle atteint toutefois difficilement une heure. L’humanoïde a aussi perdu du poids, accusant moins de 50 kilos sur la balance. Au fil des versions, le volumineux sac à dos qui contient son ordinateur disparaît, et il complète son apprentissage. Il endosse le costume de barman, sait serrer la main d’un interlocuteur ou marcher de concert avec lui en adaptant sa démarche. Il apprend aussi à reconnaître de plus en plus de visages, ou à s’exprimer en langage des signes. Sa vitesse de marche ne cesse de s’améliorer, pour atteindre 9 km/h en 2014. Et il peut à présent monter ou descendre un escalier . « C’est une performance extraordinaire d’un point de vue technique », estime, admiratif, Olivier Ly, maître de conférences au Labri (Laboratoire bordelais de recherche en informatique), dont l’équipe vient de gagner la RoboCup.

Et aujourd’hui ?

S’il Honda a dit adieu à son petit robot en  2018, il a permis le développement de technologies qui seront réutilisées dans d’autres domaines selon les informations de Nikkei publiées le 28 juin 2018, à savoir la thérapie physique et la conduite autonome. La firme nippone a aussi intégré des technologies d’Asimo dans d’autres produits, le Walking Assist et la moto auto-équilibrante par exemple.

 

Sources : Numerama.com; Les Echos; Wikipedia; Tomsguide.fr